Les lectures de Félicie et de Bastien
Divine comédie de la technologie Raymond Ruyer soulignait autrefois le caractère souvent enfantin des scientifiques de génie: enfants dans leur vivacité inventive, mais enfants aussi dans leurs manières familières de traiter avec Dieu et la théologie, sans cynisme ni volonté de profaner. Norbert Wiener est l'un de ces précurseurs audacieux, de ceux qui prennent l'humaine condition avec toutes les pincettes de la science, mais tutoient le divin pour appréhender frontalement les défis que celui-ci lance à notre intelligence.
La création continuée selon George Steiner George Steiner met son érudition au service de cette question, cruciale entre toutes: qu'est-ce que créer? Notant le contraste entre les désillusions littéraires et les espoirs scientifiques, il se penche sur la différence de ces deux activités majeures dans leur approche de la créativité, sur les grandes "syntaxes" donnant aujourd'hui sens au processus créateur.
Mais le contraste entre les disciplines scientifiques et les disciplines artistiques est plus un thème de fond qu'un principe d'organisation: le livre déborde largement cette opposition, s'attachant même à l'atténuer, à la circonstancier quand il y a lieu.
Rencontres aux sommets La montagne a ses héros et ses martyrs, ses admirateurs discrets et ses défenseurs zêlés, mais elle a aussi ses écrivains. Et c'est peut-être grâce à eux qu'elle semble respirer, nous envelopper d'une indicible présence spirituelle. Retour aux sources de l'écriture, en amont de toute poésie.
Céline avait déjà pointé les élans de lyrisme et de métaphysique, ceux qui attrapent l'homme au trognon, quand il se prend à uriner devant l'immensité de l'océan.