Les lectures de Félicie et de Bastien
Les beaux bras Camille Laurens délivre l'homme de ses clichés (la force brute, la cruauté, la vulgarité ordinaire, la bonhomie sans soucis, etc.) pour le livrer à ses démons. Qui est l'homme ? Qu'est-ce que « l'homme de sa vie » ? L'homme est-il vraiment de la vie, lui qui est comme un mort qui jouit, au lieu d'être un vivant qui aime ? Exploration sans merci de l'homme et de l'amour, valse tragi-comique qui n'évite pas quelques faux-pas.
Quelques grammes d'intelligence « Si la bêtise ne ressemblait pas à s'y méprendre au progrès, au talent, à l'espoir ou au perfectionnement, personne ne voudrait être bête. » (Robert Musil, 1931)
Chaque phrase de cette petite oeuvre fulgurante pourrait servir de citation. Un titre un peu grandiloquent, mais qui tient ses promesses en équilibre sur une cinquantaine de petites pages: un miracle !
La mode est aux formats restreints : plus petit que le livre de poche, voici l'essai de poche.
Mais quel est son secret? Maupassant, Flaubert, Balzac, Zola, D'annunzio : au regard perçant de Henry James, ces écrivains constituent des « cas », hauts lieux de la création littéraire, pointes qui attirent irrésistiblement à elles la foudre analytique de la critique. Selon une métaphore qui lui revient, ces auteurs sont comme des cheminées surnageant par-dessus l'inondation de la prolifique médiocrité. Avec une sérénité et une patience remarquable, H. James cherche la clef de chacun, enquête sur le mystère de leur singularité, et glisse en arrière-fond les principes d'une critique intelligente.